Dans l’euphorie des années 1990 de nombreuses sociétés de production multimédia ont été créées. L’absence de réelles méthodes de travail, d’évaluation des risques a conduit bon nombre d’entre elles à la faillite (Viéville, 2003). Cette expérience a entraîné une rationalisation « restrictive » de la production. En effet, la plupart des documents multimédias se limitent aujourd’hui à la forme hiérarchique d’un site internet de recherche d’information. En reproduisant les mêmes structures de documents, en appliquant des règles ergonomiques spécifiques, les risques de dérapages financiers sont limités. Il y a donc une standardisation des formes de documents et des méthodes employées pour les produire (Cartier, 2003). Malgré une spécification de méthodes et d’outils nécessaires à la conception des documents multimédias définie par la méthodologie AUTHOR (Huart, 2000), (cf. figure 2) et la conception de sites web efficaces en termes de communication (Rojas, 2007 ; Pignier et Drouillat, 2004), le processus d’écriture est bien souvent négligé. Dans un tel contexte, la créativité ne se matérialise guère qu’à travers le graphisme et les interfaces utilisateurs, et ce, même si les documents consultés à distance peuvent aujourd’hui rejoindre la complexité des documents installés sur un poste de travail.
L’objectif du travail présenté ici est de fournir un formalisme d’écriture, qui permette d’offrir des outils d’écriture. Pour reprendre les propos d’Yves Jeanneret et Emmanuel Souchier (1999), le modèle présenté vise à définir un outil d’écriture « d’architexte ».
Dans un premier temps, le scénario du document multimédia sera circonscrit puis, une fois les principes du modèle moléculaire définis, les modalités d’écriture et la façon dont l’auteur peut spécifier des interactions entre éléments du document seront décrites. L’objectif terminal est de fournir aux auteurs multimédias des outils de représentation de documents comportant des entités autonomes capables d’interagir entre elles et avec le lecteur.
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Références (1):
Alvarez J. et al., « Morphologie des jeux vidéo », Hypertextes, hypermédias. Collaborer, échanger, inventer : expériences de réseaux, Paris/Londres, Lavoisier/Hermès Science Publishing, 2007, p. 277-294.